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réflexion : — Sauvé, à peu près… N’importe, c’est toujours cela… Peut-être ce soir lui avouerai-je l’autre chose. Il est en train… il ne voudra pas s’arrêter en si beau chemin, et que son premier sacrifice reste inutile faute d’un second… Et encore pourquoi lui dire ?… Qui saura jamais ?… Au fait, si rien ne se découvre, je garderai l’argent qu’il me donnera pour éteindre cette dernière dette… J’ai eu de la peine à l’émouvoir, ce diable d’homme !!! L’amertume de ses sarcasmes m’avait fait douter de sa bonne résolution ; mais ma menace de suicide, la crainte de voir son nom flétri l’ont décidé ; c’était bien là qu’il fallait frapper… Il est sans doute beaucoup moins pauvre qu’il n’affecte de l’être… S’il possède une centaine de mille francs, il a dû faire des économies en vivant comme il vit… Encore une fois sa venue est un coup du sort… Il a l’air sauvage, mais au fond je le crois bon homme… courons chez cet huissier !

Il sonna. M. Boyer parut.

— Comment ne m’avez-vous pas averti que