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que l’enfant, quoique habituée à de pareilles scènes, s’effrayait du sort qui attendait son frère.

Celui-ci, réfugié dans un coin de la cuisine, semblait craintif et irrité.

— Prends garde à toi, ma mère va se lever, et il ne sera plus temps ! — dit la grande sœur.

— Ça m’est égal — reprit François en pâlissant. J’aime mieux être battu comme avant-hier… que d’aller dans le bûcher… et la nuit… encore…

— Et pourquoi ça ? — reprit Calebasse avec impatience.

— J’ai peur dans le bûcher… moi… — répondit l’enfant en frissonnant malgré lui.

— Tu as peur… imbécile… et de quoi ?

François hocha la tête sans répondre.

— Parleras-tu ?… De quoi as-tu peur ?

— Je ne sais pas… mais j’ai peur…

— Tu es allé là cent fois, et encore hier soir ?

— Je ne veux plus y aller maintenant…

— Voilà ma mère qui se lève !…

— Tant pis ! — s’écria l’enfant — qu’elle