Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mes dernières ressources… Une idée fatale me vint. Me croyant certain de l’impunité, je commis une action infâme… Vous le voyez, mon père… je ne vous ai rien caché… j’avoue l’ignominie de ma conduite, je ne cherche à l’atténuer en rien… Deux partis me restent à prendre, et je suis également décidé à tous deux… le premier est de me tuer… et de laisser votre nom déshonoré, car si je ne paie pas aujourd’hui même 25 000 francs, la plainte est déposée, l’éclat a lieu, et, mort ou vivant, je suis flétri. Le second moyen est de me jeter dans vos bras, mon père… de vous dire : Sauvez votre fils, sauvez votre nom de l’infamie… et je vous jure de partir demain pour l’Afrique, de m’y engager soldat et d’y trouver la mort ou de vous revenir un jour vaillamment réhabilité… Ce que je vous dis là, mon père, voyez-vous, est vrai… En présence de l’extrémité qui m’accable, je n’ai pas d’autre parti… Décidez… ou je mourrai couvert de honte, ou, grâce à vous… je vivrai pour réparer ma faute… Ce ne sont pas là des menaces et des paroles de jeune homme, mon père… J’ai vingt-cinq ans, je porte votre nom,