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— Ah bah !… vraiment ? — dit le comte avec une ironie farouche.

— Vous ne me croyez pas, mon père ?

— C’était bien tôt ou bien tard ! — ajouta le vieillard toujours impassible et dans la même attitude.

Florestan, pensant avoir ému son père en lui parlant de son projet de suicide, crut nécessaire de remonter la scène par un coup de théâtre.

Il ouvrit un meuble, y prit un petit flacon de cristal verdâtre, et dit au comte en le posant sur la table :

— Un charlatan italien m’a vendu ce poison…

— Et… il était pour vous… ce poison ? — dit le vieillard toujours accoudé.

Florestan comprit la portée des paroles de son père.

Ses traits exprimèrent cette fois une indignation réelle, car il disait vrai…

Un jour il avait eu la fantaisie de se tuer : fantaisie éphémère ! les gens de sa sorte sont trop lâches pour se résoudre froidement et