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culant avec frayeur, et il se rappela les traits du comte, depuis long-temps oubliés.

Debout, formidable, le regard irrité, le front empourpré par la colère, ses cheveux blancs rejetés en arrière, ses bras croisés sur sa poitrine, le comte dominait, écrasait son fils, qui, la tête baissée, n’osait lever les yeux sur lui.

Pourtant M. de Saint-Remy, par un secret motif, fit un violent effort pour rester calme et pour dissimuler ses terribles ressentiments.

— Mon père ! — reprit Florestan d’une voix altérée — vous étiez là ?…

— J’étais là…

— Vous avez entendu ?

— Tout…

— Ah !!! — s’écria douloureusement le vicomte en cachant son visage dans ses mains.

Il y eut un moment de silence.

Florestan, d’abord aussi étonné que chagrin de l’apparition inattendue de son père, songea bientôt, en homme de ressources, au parti qu’il pourrait tirer de cet incident.

— Tout n’est pas perdu — se dit-il. — La présence de mon père est un coup du sort. Il