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ment elle baissa la tête sous le poids de sa honte.

La leçon était terrible…

Puis, peu à peu, à l’anxiété cruelle qui avait contracté les traits de madame de Lucenay, succéda une sorte d’indignation hautaine. Les fautes inexcusables de cette femme étaient au moins palliées par la loyauté de son amour, par la hardiesse de son dévouement, par la grandeur de sa générosité, par la franchise de son caractère et par son inexorable aversion pour tout ce qui était bas ou lâche.

Encore trop jeune, trop belle, trop recherchée, pour éprouver l’humiliation d’avoir été exploitée ; une fois le prestige de l’amour subitement évanoui chez elle, cette femme altière et décidée ne ressentit ni haine ni colère ; instantanément, sans transition aucune, un dégoût mortel, un dédain glacial, tua son affection jusqu’alors si vivace ; ce ne fut plus une maîtresse indignement trompée par son amant, ce fut une femme de bonne compagnie découvrant qu’un homme de sa société était un escroc et un faussaire, et le chassant de chez elle.