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sûr de rentrer au moins dans ses fonds, par transaction ; il risquait sans doute de perdre, mais il risquait aussi de gagner beaucoup, et son calcul était bon ; car, l’autre jour, vous lui avez déjà compté bel et bien 100 000 fr., pour retirer la fausse traite de 58 000 fr., et hier 30 000 fr. pour la seconde… Pour celle-ci, il s’est contenté, il est vrai, du remboursement intégral. Comment vous êtes-vous procuré ces 30 000 fr. d’hier ? que le diable m’emporte si je le sais ! car vous êtes un homme unique… Vous voyez donc bien qu’en fin de compte, si Petit-Jean vous force à payer la dernière traite de 25 000 fr., il aura reçu de vous 155 000 pour 25 000 qu’il vous aura comptés ; or j’avais raison de dire que vous vous étiez joué à plus fin que vous.

— Mais pourquoi m’a-t-il dit que cette dernière traite, qu’il présente aujourd’hui, était négociée ?

— Pour ne pas vous effrayer ; il vous avait dit aussi qu’excepté celle de 58 000 francs, les autres étaient en circulation ; une fois la première payée, hier est venue la seconde, et aujourd’hui la troisième.