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et lui dit à voix basse, avec l’accent de la plus profonde conviction :

— Il est innocent… je vous le jure !… Écoutez en silence…

Le comte s’arrêta. Il voulait croire à ce que lui disait la duchesse.

Celle-ci était en effet persuadée de la loyauté de Florestan.

Pour obtenir de nouveaux sacrifices de cette femme si aveuglément généreuse, sacrifices qui avaient pu seuls le mettre à l’abri d’une prise de corps et des poursuites de Jacques Ferrand, le vicomte avait affirmé à madame de Lucenay que, dupe d’un misérable dont il avait reçu en paiement une traite fausse, il risquait d’être regardé comme complice du faussaire, ayant lui-même mis cette traite en circulation.

Madame de Lucenay savait le vicomte imprudent, prodigue, désordonné ; mais jamais elle ne l’aurait un moment supposé capable, non pas d’une bassesse ou d’une infamie, mais seulement de la plus légère indélicatesse.

En lui prêtant par deux fois des sommes considérables dans des circonstances très-