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— Le comte, lui, revint à Paris, alla chez sa femme, lui annonça qu’il venait de tuer le Polonais, et repartit. Depuis, il n’a jamais revu ni elle ni son fils, et il s’est retiré à Angers ; c’est là qu’il vit, dit-on, comme un vrai loup-garou, avec ce qui lui reste de ses 80 000 fr., bien écornés par ses courses après le Polonais, comme vous pensez. À Angers il ne voit personne, si ce n’est la femme et la fille de son parent, M. de Fermont, qui est mort depuis quelques années. Du reste, cette famille a du malheur, car le frère de M. de Fermont s’est brûlé, dit-on, la cervelle il y a plusieurs mois.

— Et la mère de M. le vicomte ?

— Il l’a perdue il y a long-temps. C’est pour cela que M. le vicomte, à sa majorité, a joui de la fortune de sa mère… Vous voyez donc bien, mon cher Edwards, qu’en fait d’héritage M. le vicomte n’a rien ou presque rien à attendre de son père…

— Qui du reste doit le détester ?

— Il n’a jamais voulu le voir depuis la découverte en question, persuadé sans doute qu’il est fils du Polonais.