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tère. Néanmoins M. le comte se sépara à l’instant de sa femme, ne voulut pas toucher à un sou de la fortune qu’elle lui avait apportée, et se retira en province avec environ 80 000 francs qu’il possédait ; mais vous allez voir la rancune de ce caractère diabolique. Quoique l’outrage datât de quinze ans lorsqu’il le découvrit, et qu’il dût y avoir prescription, le père de M. le vicomte, accompagné de M. de Fermont, un de ses parents, se mit aux trousses du Polonais séducteur, et l’atteignit à Venise, après l’avoir cherché pendant dix-huit mois dans presque toutes les villes de l’Europe.

— Quel obstiné !…

— Une rancune de démon, vous dis-je, mon cher Edwards !… À Venise eut lieu un duel terrible, dans lequel le Polonais fut tué. Tout s’était passé loyalement ; mais le père de M. le vicomte montra, dit-on, une joie si féroce de voir le Polonais blessé mortellement, que son parent, M. de Fermont, fut obligé de l’arracher du lieu du combat… Le comte voulant voir, disait-il, expirer son ennemi sous ses yeux.

— Quel homme ! quel homme !