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prince ; je puis parler sans scrupules, car l’aventure que je vais vous raconter a été dans le temps la fable de tout Paris. Malgré ses soixante ans, le père de M. le vicomte est un homme d’un caractère de fer, d’un courage de lion, d’une probité que je me permettrai d’appeler fabuleuse ; il ne possédait presque rien, et avait épousé par amour la mère de M. le vicomte, jeune personne assez riche, qui possédait le million à la fonte duquel nous venons d’avoir l’honneur d’assister.

Et M. Boyer s’inclina.

Edwards l’imita.

— Le mariage fut très-heureux jusqu’au moment où le père de M. le vicomte trouva, dit-on, par hasard, de diables de lettres qui prouvaient évidemment que, pendant une de ses absences, trois ou quatre ans après son mariage, sa femme avait eu une tendre faiblesse pour un certain comte polonais.

— Cela arrive souvent aux Polonais. Quand j’étais chez M. le marquis de Senneval, madame la marquise… une enragée…

M. Boyer interrompit son compagnon.

— Vous devriez, mon cher Edwards, savoir