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zaine d’années il habite en province, à Angers.

— Mais M. le vicomte ne va pas le visiter ?

— Son père ?

— Oui.

— Jamais… jamais… ah bien oui !

— Ils sont donc brouillés ?

— Ce que je vais vous dire n’est pas un secret, car je le tiens de l’ancien homme de confiance de M. le prince de Noirmont.

— Le père de madame de Lucenay ?

Dit Edwards avec un regard malin et significatif dont M. Boyer, fidèle à ses habitudes de réserve et de discrétion, n’eut pas l’air de comprendre la signification ; il reprit donc froidement :

— Madame la duchesse de Lucenay est en effet fille de M. le prince de Noirmont ; le père de M. le vicomte était intimement lié avec le prince ; madame la duchesse était alors toute jeune personne, et M. de Saint-Remy père, qui l’aimait beaucoup, la traitait aussi familièrement que si elle eût été sa fille. Je tiens ces détails de Simon, l’homme de confiance du