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ment qu’une femme pouvait entrer très-secrètement chez lui, par une petite porte de son vaste jardin qui s’ouvrait sur une ruelle absolument déserte, communiquant de la rue Marbeuf à la rue de Chaillot.

Enfin, par un miraculeux hasard, l’un des plus beaux établissements d’horticulture de Paris avait aussi, dans ce passage écarté, une sortie peu fréquentée ; les mystérieuses visiteuses de M. de Saint-Remy, en cas de surprise ou de rencontre imprévue, étaient donc armées d’un prétexte parfaitement plausible et bucolique pour s’aventurer dans la ruelle fatale :

Elles allaient (pouvaient-elles dire) choisir des fleurs rares chez un célèbre jardinier fleuriste renommé par la beauté de ses serres chaudes.

Ces belles visiteuses n’auraient d’ailleurs menti qu’à demi : le vicomte, largement doué de tous les goûts d’un luxe distingué, avait une charmante serre-chaude qui s’étendait en partie le long de la ruelle dont nous avons parlé ; la petite porte dérobée donnait dans ce délicieux jardin d’hiver, qui aboutissait à un