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galères pour vol de nuit avec effraction et tentative de meurtre.

La fille aînée, surnommée Calebasse, aidait sa mère à faire la cuisine et à servir les hôtes ; sa sœur Amandine, âgée de neuf ans, s’occupait aussi des soins du ménage selon ses forces.

Ce soir-là, au-dehors la nuit est sombre ; de lourds nuages gris et opaques, chassés par le vent, laissent voir çà et là, à travers leurs déchirures bizarres, quelque peu de sombre azur scintillant d’étoiles.

La silhouette de l’île, bordée de hauts peupliers dépouillés, se dessine vigoureusement en noir sur l’obscurité diaphane du ciel et sur la transparence blanchâtre de la rivière.

La maison à pignons irréguliers est complétement ensevelie dans l’ombre ; deux fenêtres du rez-de-chaussée sont seulement éclairées, leurs vitres flamboient ; ces lueurs rouges se reflètent comme de longues traînées de feu dans les petites vagues qui baignent le débarcadère, situé proche de l’habitation.

Les chaînes des bateaux qui y sont amarrés font entendre un cliquetis sinistre ; il se mêle