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et entourées dans leur ville natale de la considération qu’inspire toujours une famille honorable et honorée.

Madame de Fermont a trente-six ans environ ; sa physionomie est à la fois remplie de douceur et de noblesse ; ses traits, autrefois d’une beauté remarquable, sont pâles et altérés ; ses cheveux noirs, séparés sur son front et aplatis en bandeaux, se tordent derrière sa tête ; le chagrin y a déjà mêlé quelques mèches argentées. Vêtue d’une robe de deuil rapiécée en plusieurs endroits, madame de Fermont, le front appuyé sur sa main, s’accoude au misérable chevet de sa fille, et la regarde avec une affliction inexprimable.

Claire n’a que seize ans ; le candide et doux profil de son visage, amaigri comme celui de sa mère, se dessine sur la couleur grise des gros draps dont est recouvert son traversin, rempli de sciure de bois.

Le teint de la jeune fille a perdu de son éclatante pureté ; ses grands yeux fermés projettent jusque sur ses joues creuses leur double frange de longs cils noirs. Autrefois roses et humides, mais alors sèches et pâles,