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droits, laisse voir çà et là les poutres et les lattes qui supportent les carreaux.

Une table de bois blanc, une chaise, une vieille malle sans serrure et un lit de sangle à dossier de bois garni d’un mince matelas, de draps de grosse toile bise et d’une vieille couverture de laine brune, tel est le mobilier de ce garni.

Sur la chaise est assise madame la baronne de Fermont.

Dans le lit repose mademoiselle Claire de Fermont (tel était le nom des deux victimes de Jacques Ferrand).

Ne possédant qu’un lit, la mère et la fille s’y couchaient tour à tour, se partageant ainsi les heures de la nuit.

Trop d’inquiétudes, trop d’angoisses torturaient la mère pour qu’elle cédât souvent au sommeil ; mais sa fille y trouvait du moins quelques instants de repos et d’oubli.

Dans ce moment elle dormait.

Rien de plus touchant, de plus douloureux, que le tableau de cette misère imposée par la cupidité du notaire à deux femmes jusqu’alors habituées aux modestes douceurs de l’aisance,