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flétris à l’égal des criminels pour des fautes dont ils sont innocents… quelquefois à bout de ressources honorables, ces infortunés ne seront-ils pas bien près de faillir, s’ils sont restés probes ?

Ont-ils, au contraire, déjà subi une influence presque inévitablement corruptrice, ne doit-on pas tenter de les sauver, lorsqu’il en est temps encore ?

La présence de ces orphelins de la loi au milieu des autres enfants recueillis par la société dont nous parlons, serait d’ailleurs pour tous d’un utile enseignement… Elle montrerait que, si le coupable est inexorablement puni, les siens ne perdent rien, gagnent même dans l’estime du monde, si à force de courage, de vertus, ils parviennent à réhabiliter un nom déshonoré.

Dira-t-on que le législateur a voulu rendre le châtiment plus terrible encore, en frappant virtuellement le père criminel dans l’avenir de son fils innocent ?

Cela serait barbare, immoral, insensé.

N’est-il pas, au contraire, d’une haute moralité de prouver au peuple :