Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— C’est donc la bonne d’un de vos locataires, père Micou ?

— Eh ! non ! colas, c’est la bonne de ma rentière, madame Saint-Ildefonse. Mais M. Badinot est son oncle ; il est venu hier de la campagne — dit le logeur, qui examinait la lettre ; puis il ajouta en lisant l’adresse : — Vois donc : que ça de belles connaissances ! Quand je te dis que c’est des gens calés : il écrit à un vicomte.

— Ah bah !

— Tiens, vois plutôt : À Monsieur le vicomte de Saint-Remy, rue de Chaillot… Très-pressée… À lui-même… J’espère que quand on loge des rentières qui ont des oncles qui écrivent à des vicomtes, on peut bien ne pas tenir aux passe-ports de quelques locataires du haut de la maison, hein ?

— Je crois bien… Allons, à tout à l’heure, père Micou. Je vas attacher mon chien à votre porte avec sa charrette ; je porterai ce que j’ai à porter à pied… Préparez ma marchandise et mon argent, que je n’aie qu’à filer.

— Sois tranquille : quatre bonnes plaques de tôle de deux pieds carrés chaque, trois