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t’amuser à pêcher comme un bourgeois, n’est-ce pas ?

— J’aimerais mieux ça…

— C’est possible, mais tu aimeras autre chose… Tiens, vois-tu, mon pauvre François, il est crânement temps que je t’emmène d’ici ; sans t’en douter tu deviendrais aussi gueux que les autres… Ma mère avait raison… je crains que tu n’aies du vice… Et toi, Amandine, est-ce que ça ne te plairait pas d’apprendre un état ?

— Oh ! si, mon frère… j’aimerais bien à apprendre, j’aime mieux tout que de rester ici. Je serais si contente de m’en aller avec vous et avec François !

— Mais qu’est-ce que tu as là sur la tête, ma fille ? — dit Martial en remarquant la triomphante coiffure d’Amandine.

— Un foulard que Nicolas m’a donné…

— Il m’en a donné un aussi, à moi — dit orgueilleusement François.

— Et d’où viennent-ils, ces foulards ? Ça m’étonnerait que Nicolas les eût achetés pour vous en faire cadeau.