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encourager, enseigner et rémunérer les cultivateurs pauvres, probes et laborieux.

À ce propos, nous ajoutions :

— Les honnêtes gens malheureux méritent au moins autant d’intérêt que les criminels ; pourtant il y a de nombreuses sociétés destinées au patronage des jeunes détenus ou libérés ; mais aucune société n’est fondée dans le but de secourir les jeunes gens pauvres dont la conduite aurait toujours été exemplaire… De sorte qu’il faut nécessairement avoir commis un délit… pour être apte à jouir du bénéfice de ces institutions, d’ailleurs si méritantes et si salutaires.

Et nous faisions dire à un paysan de la ferme de Bouqueval :

« Il est humain et charitable de ne jamais désespérer des méchants ; mais il faudrait aussi faire espérer les bons. Un honnête garçon robuste et laborieux, ayant envie de bien faire, de bien apprendre, se présenterait à cette ferme de jeunes ex-voleurs, qu’on lui dirait : — Mon gars, as-tu un brin volé et vagabondé ? — Non. — Eh bien ! il n’y a point de place ici pour toi. ».