— Je n’irai plus à la pêche avec toi, mon frère ?
— Non, mon garçon, tu iras en apprentissage chez un menuisier ou chez un serrurier ; tu es fort, tu es adroit, avec du cœur et en travaillant ferme, au bout d’un an tu pourras déjà gagner quelque chose ; ah çà… qu’est-ce que tu as… tu n’as pas l’air content ?
— C’est que… mon frère… je…
— Voyons, parle.
— C’est que j’aimerais mieux ne pas te quitter, rester avec toi à pêcher… à raccommoder tes filets, que d’apprendre un état.
— Vraiment ?
— Dame ! être enfermé dans un atelier toute la journée… c’est triste… et puis être apprenti, c’est ennuyeux…
Martial haussa les épaules.
— Vaut mieux être paresseux, vagabond, flâneur, n’est-ce pas ? — lui dit-il sévèrement — en attendant qu’on devienne voleur…
— Non, mon frère, mais je voudrais vivre avec toi ailleurs comme nous vivons ici, voilà tout…
— Oui, c’est ça, boire, manger, dormir et