— Non, mon frère… nous attendions pour vous voir rentrer chez vous et vous dire bonsoir — dit Amandine.
— Et puis, nous avions entendu parler bien fort en bas… comme si on s’était disputé — ajouta François.
— Oui — dit Martial — j’ai eu des raisons avec Nicolas… Mais ce n’est rien… du reste, je suis content de vous trouver encore debout, j’ai une bonne nouvelle à vous apprendre.
— À nous, mon frère ?
— Seriez-vous contents de vous en aller d’ici et de venir avec moi ailleurs, bien loin, bien loin ?
— Oh ! oui, mon frère !…
— Oui, mon frère.
— Eh bien ! dans deux ou trois jours nous quitterons l’île tous les trois.
— Quel bonheur ! — s’écria Amandine en frappant joyeusement dans ses mains.
— Et où irons-nous ? demanda François.
— Tu le verras, curieux… mais n’importe, où nous irons tu apprendras un bon état… qui te mettra à même de gagner ta vie… voilà ce qu’il y a de sûr.