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contait son histoire à Calebasse et aux deux femmes, qui disaient que c’était la même chose dans les prisons de femmes d’où elles sortaient.

— Mais alors, François, faut donc pas que ça soit si mal de voler, puisqu’on est si bien en prison ?

— Dame ! je ne sais pas, moi… ici, il n’y a que notre frère Martial qui dise que c’est mal de voler… peut-être qu’il se trompe…

— C’est égal, il faut le croire, François… il nous aime tant !

— Il nous aime, c’est vrai… quand il est là, il n’y a pas de risque qu’on nous batte… S’il avait été ici ce soir, notre mère ne m’aurait pas roué de coups… Vieille bête ! est-elle mauvaise !… oh ! je la hais… je la hais… que je voudrais être grand pour lui rendre tous les coups qu’elle nous a donnés… à toi, surtout, qui est bien moins dure que moi…

— Oh ! François, tais-toi… ça me fait peur de t’entendre dire que tu voudrais battre notre mère ! — s’écria la pauvre petite en pleurant et en jetant ses bras autour du cou de son frère, qu’elle embrassa tendrement.