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larmes. — Mon frère Martial serait capable de ne plus nous aimer… vois-tu… de nous laisser tout seuls ici…

— N’aie donc pas peur… est-ce que je lui en parlerai jamais ? Je riais…

— Oh ! ne ris pas de cela, François ; j’ai eu assez de chagrin, va : mais il a bien fallu ; ma sœur m’a pincée jusqu’au sang, et puis elle me faisait des yeux… des yeux… et pourtant par deux fois le cœur m’a manqué ; je croyais que je ne pourrais jamais… Enfin, le colporteur ne s’est aperçu de rien, et ma sœur a gardé le fichu. Si on m’avait prise pourtant, François, on m’aurait mise en prison…

— On ne t’a pas prise, c’est comme si tu n’avais pas volé.

— Tu crois ?

— Pardi !

— Et en prison, comme on doit être malheureux ?

— Ah ! bien oui… au contraire…

— Comment, François, au contraire ?

— Tiens ! tu sais bien le gros boiteux qui loge à Paris chez le père Micou, le revendeur