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pu contenir mon indignation en songeant aux malheurs horribles qui pourraient atteindre vos futures protégées… Ah ! croyez-moi, on n’exagère jamais les conséquences qu’entraînent souvent la ruine et la misère…

— Oh ! merci, au contraire, monseigneur, d’avoir, par ces terribles paroles, encore augmenté, s’il est possible, la tendre pitié que m’inspire cette mère infortunée. Hélas ! c’est surtout pour sa fille qu’elle doit souffrir… oh ! c’est affreux… Mais nous les sauverons… nous assurerons leur avenir, n’est-ce pas, monseigneur ? Dieu merci, je suis riche ; pas autant que je le voudrais, maintenant que j’entrevois un nouvel usage de la richesse ; mais, s’il le faut, je m’adresserai à M. d’Harville, je le rendrai si heureux, qu’il ne pourra se refuser à aucun de mes nouveaux caprices, et je prévois que j’en aurai beaucoup de ce genre. Nos protégées sont fières, m’avez-vous dit, monseigneur : je les en aime davantage ; la fierté dans l’infortune prouve toujours une âme élevée… Je trouverai le moyen de les sauver sans qu’elles croient devoir mes secours à un bienfait… Cela sera difficile… tant mieux ! Oh ! j’ai déjà mon projet ; vous verrez, monseigneur…