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chaumières de paysans, un fauteuil de paille avec son tabouret pareil, siège habituel de la couturière, tel était ce modeste mobilier.

Enfin, dans l’embrasure d’une des croisées on voyait la cage de deux serins, fidèles commensaux de Rigolette.

Par une de ces idées industrieuses qui ne viennent qu’aux pauvres, cette cage était posée au milieu d’une grande caisse de bois d’un pied de profondeur, placée sur une table ; cette caisse, que Rigolette appelait le jardin de ses oiseaux, était remplie de terre, recouverte de mousse pendant l’hiver ; au printemps on y semait du gazon et de petites fleurs.

Rodolphe considérait ce réduit avec intérêt et curiosité ; il comprenait parfaitement l’air de joyeuse humeur de cette jeune fille.

Il se figurait cette solitude égayée par le gazouillement des oiseaux et par le chant de Rigolette ; l’été elle travaillait sans doute auprès de sa fenêtre ouverte, à demi voilée par un verdoyant rideau de pois de senteur roses, de capucines orange, de volubilis bleus et blancs ; l’hiver elle veillait au coin de son petit poêle à la clarté douce de sa lampe.