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pour resserrer le lacet de sa bottine. Cette opération intime ne put s’accomplir sans exposer aux yeux indiscrets de Rodolphe un bas de coton blanc comme la neige et la moitié d’une jambe d’un galbe pur et irréprochable.

D’après le récit détaillé que nous avons fait de sa toilette, on devine que la grisette avait choisi son plus joli bonnet et son plus joli tablier pour faire honneur à son voisin dans leur visite au Temple.

Elle trouvait le prétendu commis-marchand fort à son gré : sa figure à la fois bienveillante, fière, et hardie lui plaisait beaucoup ; puis il se montrait si compatissant envers les Morel, en leur cédant généreusement sa chambre que, grâce à cette preuve de bonté, et peut-être aussi grâce à l’agrément de ses traits, Rodolphe avait sans s’en douter fait un pas de géant dans la confiance de la couturière.

Celle-ci, d’après ses idées pratiques sur l’intimité forcée et les obligations réciproques qu’impose le voisinage, s’estimait très-franchement heureuse de ce qu’un voisin tel que Rodolphe venait succéder au commis-voyageur, à Cabrion et à François Germain ; car elle com-