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aussi noire que si elle eût été peinte sur l’ivoire de ce charmant cou.

Une robe de mérinos raisin de Corinthe, à dos plat et à manches justes, faites avec amour par Rigolette, révélait une taille tellement mince et svelte, que la jeune fille ne portait jamais de corset… par économie. Une souplesse, une désinvolture inaccoutumées dans les moindres mouvements des épaules et du corsage, qui rappelaient la moelleuse ondulation des allures de la chatte, trahissaient cette particularité.

Qu’on se figure une robe étroitement collée aux formes rondes et polies du marbre, et l’on conviendra que Rigolette pouvait parfaitement se passer de l’accessoire de toilette dont nous avons parlé. La ceinture d’un petit tablier de lévantine gros-vert entourait sa taille, qui eût tenu entre les dix doigts.

Confiante dans la solitude où elle croyait être, car Rodolphe restait toujours à la porte immobile et inaperçu, Rigolette, après avoir lustré ses bandeaux du plat de sa main mignonne, blanche et parfaitement soignée, mit son petit pied sur une chaise et se courba