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ses tempes battaient, son front devenait pourpre ; heureusement les verres de ses lunettes éteignaient la flamme impure de ses prunelles ; un nuage ardent s’étendait sur sa pensée ordinairement si claire et si froide, sa raison l’abandonna. Dans son ignoble aveuglement, il interpréta les derniers mots de madame de Lucenay d’une manière indigne ; il entrevit vaguement, à travers son intelligence obscurcie, une femme hardie comme quelques femmes de l’ancienne cour, une femme poussée à bout par la crainte du déshonneur de celui qu’elle aimait, et peut-être capable des plus abominables sacrifices pour le sauver. Cela était plus stupide qu’infâme à penser ; mais, nous l’avons dit, quelquefois Jacques Ferrand devenait tigre ou loup ; alors la bête l’emportait sur l’homme.

Il se leva brusquement et s’approcha de madame de Lucenay.

Celle-ci, interdite, se leva comme lui et le regarda fort étonnée…

— Rien ne vous coûtera ! — s’écria-t-il d’une voix tremblante et entrecoupée, en s’approchant encore de la duchesse. — Eh bien ! cette