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— Vous !…

— Moi, en vous attaquant sous quelque prétexte absurde, sur une irrégularité dans l’acte de décès, je suppose… il n’importe. Je soutiendrai que ma fille n’est pas morte. Comme j’ai le plus grand intérêt à faire croire qu’elle vit encore, quoique perdu, ce procès me servira en donnant un retentissement immense à cette affaire ; une mère qui réclame son enfant est toujours intéressante ; j’aurai pour moi vos envieux, vos ennemis et toutes les âmes sensibles et romanesques.

— C’est aussi fou que méchant ! Dans quel intérêt aurais-je fait passer votre fille pour morte, si elle ne l’était pas ?

— C’est vrai, le motif est assez embarrassant à trouver ; heureusement les avocats sont là !… Mais, j’y pense, en voici un excellent : voulant partager avec votre client la somme placée en viager sur la tête de cette malheureuse enfant… vous l’avez fait disparaître…

Le notaire impassible haussa les épaules.

— Si j’avais été assez criminel pour cela, au lieu de la faire disparaître, je l’aurais tuée !