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rendez-vous pour aujourd’hui ; j’ai été très-occupé hier, je n’ai pu vous répondre que ce matin ; je vous en fais mille excuses.

— Je désirais vous voir, monsieur… pour une affaire de la plus haute importance… Votre réputation de probité, de bonté, d’obligeance, m’a fait espérer le succès de la démarche que je tente auprès de vous…

Le notaire s’inclina légèrement sur sa chaise.

— Je sais, monsieur, que votre discrétion est à toute épreuve…

— C’est mon devoir, madame.

— Vous êtes, monsieur, un homme rigide et incorruptible.

— Oui, madame.

— Pourtant, si l’on vous disait, monsieur… il dépend de vous de rendre la vie… plus que la vie… la raison, à une malheureuse mère, auriez-vous le courage de refuser ?…

— Précisez des faits… madame, je répondrai.

— Il y a quatorze ans environ, à la fin du mois de décembre 1824, un homme, jeune encore et vêtu de deuil… est venu vous proposer de prendre en viager la somme de cent