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— Et la mienne donc ! Ainsi je répète sans cesse à mon mari ce que vous me dites là : « Votre fille a de grands torts envers vous, soit… mais ce n’est pas une raison pour la déshériter. »

— Très-bien… à la bonne heure… Et que répondit-il ?

— Il répond : « Je laisserai à ma fille vingt-cinq mille francs de rentes. Elle a eu plus d’un million de sa mère ; son mari a personnellement une fortune énorme ; ne puis-je pas vous abandonner le reste, à vous, ma tendre amie, le seul soutien, la seule consolation de mes vieux jours, mon ange gardien ? »

— Je vous répète ces paroles trop flatteuses — dit madame d’Orbigny avec un soupir de modestie — pour vous montrer combien M. d’Orbigny est bon pour moi ; mais, malgré cela, j’ai toujours refusé ses offres ; ce que voyant, il s’est décidé à me prier de venir vous trouver.

— Mais je ne connais pas M. d’Orbigny.

— Mais lui, comme tout le monde, connaît votre loyauté.

— Mais comment vous a-t-il adressée à moi ?