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gueux-là. Oh ! es-tu poltron !… Tu te laisseras emmener, tu nous abandonneras !

— Faites comme chez vous, madame — dit Bourdin d’un air sardonique. — Mais si votre homme lève la main sur moi, je l’étourdis.

Seulement préoccupé de Louise, Morel n’entendait rien de ce qu’on disait autour de lui. Tout à coup une expression de joie amère éclaira son visage, il s’écria :

— Louise a quitté la maison du notaire… j’irai en prison de bon cœur… — Mais jetant un regard autour de lui, il s’écria : — Et ma femme… et sa mère… et mes autres enfants… qui les nourrira ? On ne voudra pas me confier des pierres pour travailler en prison… on croira que c’est mon inconduite qui m’y envoie… Mais c’est donc la mort des miens, notre mort à tous qu’il veut, le notaire ?

— Une fois ! deux fois ! finirons-nous ? — dit Bourdin — ça nous embête, à la fin… Habillez-vous et filons.

— Mes bons messieurs, pardon de ce que je vous ai dit tout à l’heure ! — s’écria Madeleine toujours couchée. — Vous n’aurez pas le cœur d’emmener Morel… Qu’est-ce que