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plus reconnue, sur la bonne foi la plus retentissante, affluaient-elles chez M. Ferrand.

En vivant de peu, ainsi qu’il vivait, le notaire cédait à son goût… il détestait le monde, le faste, les plaisirs chèrement achetés ; en eût-il été autrement, il aurait sans hésitation sacrifié ses penchants les plus vifs à l’apparence qu’il lui importait de se donner.

Quelques mots sur le caractère de cet homme.

C’était un de ces fils de la grande famille des avares.

On montre presque toujours l’avare sous un jour ridicule ou grotesque ; les plus méchants ne vont pas au delà de l’égoïsme ou de la dureté.

La plupart augmentent leur fortune en thésaurisant ; quelques-uns, en bien petit nombre, s’aventurent à prêter au denier trente ; à peine les plus déterminés osent-ils sonder du regard le gouffre de l’agiotage… mais il est presque inouï qu’un avare, pour acquérir de nouveaux biens, aille jusqu’au crime, jusqu’au meurtre.

Cela se conçoit.