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tions de Louise Morel m’ont évidemment prouvé son innocence… Pouvez-vous m’apprendre comment son prétendu crime a été découvert ou plutôt dénoncé.

— Ce matin — dit le magistrat — une femme de charge au service de M. Ferrand, notaire, est venue me déclarer qu’après le départ précipité de Louise Morel, qu’elle savait grosse de sept mois, elle était montée dans la chambre de cette jeune fille, et qu’elle y avait trouvé des traces d’un accouchement clandestin ; après quelques investigations, des pas marqués sur la neige avaient conduit à la découverte du corps d’un enfant nouveau-né enterré dans le jardin.

Après la déclaration de cette femme, je me suis transporté rue du Sentier ; j’ai trouvé M. Jacques Ferrand indigné de ce qu’un tel scandale se fût passé chez lui. M. le curé de l’église Bonne-Nouvelle, qu’il avait envoyé chercher, m’a aussi déclaré que la fille Morel avait avoué sa faute devant lui, un jour qu’elle implorait à ce propos l’indulgence et la pitié de son maître ; que de plus il avait souvent entendu M. Ferrand donner à Louise Morel