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épouvante ; je ne redoutais plus que M. Ferrand m’étouffât ; mais je craignais que si l’on trouvait mon enfant mort à côté de moi on ne m’accusât de l’avoir tué : alors je n’eus plus qu’une seule pensée, celle de cacher son corps à tous les yeux ; comme cela, mon déshonneur ne serait pas connu, je n’aurais plus à redouter la colère de mon père, j’échapperais à la vengeance de M. Ferrand, puisque je pourrais, étant ainsi délivrée, quitter sa maison, me placer ailleurs et continuer de gagner de quoi soutenir ma famille…

Hélas, monsieur, telles sont les raisons qui m’ont engagée à ne rien avouer, à soustraire le corps de mon enfant à tous les yeux. J’ai eu tort, sans doute ; mais dans la position où j’étais, accablée de tous côtés, brisée par la souffrance, presque en délire, je n’ai pas réfléchi à quoi je m’exposais si j’étais découverte…

— Quelles tortures !… quelles tortures ! — dit Rodolphe avec accablement.

— Le jour grandissait — reprit Louise — je n’avais plus que quelques moments avant