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— me dit-il. — Oui, monsieur — lui répondis-je, très-étonnée de ce qu’il ne me tutoyait pas comme d’habitude. — C’est tout simple — ajouta-t-il — c’est la suite de votre état et des efforts que vous avez faits pour le dissimuler ; mais, malgré vos mensonges, votre mauvaise conduite et votre indiscrétion d’hier — reprit-il d’un ton plus doux — j’ai pitié de vous ; dans quelques jours il vous serait impossible de cacher votre grossesse. Quoique je vous aie traitée comme vous le méritez devant le curé de la paroisse, un tel événement aux yeux du public serait la honte d’une maison comme la mienne ; de plus, votre famille serait au désespoir… Je consens, dans cette circonstance, à venir à votre secours. — Ah ! monsieur — m’écriai-je — ces mots de bonté de votre part me font tout oublier. — Oublier quoi ? — me demanda-t-il durement. — Rien, rien… pardon, monsieur — repris-je, de crainte de l’irriter et le croyant dans de meilleures dispositions à mon égard. — Écoutez-moi donc — reprit-il ; — vous irez voir votre père aujourd’hui ; vous lui annoncerez que je vous envoie deux ou trois mois à