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— Rassurez-vous. J’étais seul dans la loge de madame Pipelet quand on a apporté cette lettre, et, par hasard, je l’ai remarquée…

— Eh bien ! oui, monsieur. Dans cette lettre sans signature j’écrivais à M. Bradamanti que, n’osant pas aller chez lui, je le priais de se trouver le soir près du Château-d’Eau… J’avais la tête perdue. Je voulais lui demander ses affreux conseils… Je sortis de chez mon maître dans l’intention de les suivre, mais au bout d’un instant la raison me revint, je compris quel crime j’allais commettre… Je regagnai la maison et je manquai ce rendez-vous. Ce soir-là se passa une scène dont les suites ont causé le dernier malheur qui m’accable.

M. Ferrand me croyait sortie pour deux heures, tandis qu’au bout de très-peu de temps j’étais de retour. En passant devant la petite porte du jardin, à mon grand étonnement je la vis entr’ouverte ; j’entrai par là, et je rapportai la clef dans le cabinet de M. Ferrand, où on la déposait ordinairement. Cette pièce précédait sa chambre à coucher, le lieu le plus retiré de la maison ; c’était là