gence ce que la nuit est à la vue… formidable symptôme de l’aliénation mentale.
Pourtant Morel reprit d’une voix sourde, brève et précipitée :
— Oh ! oui, c’est bien mal… bien mal… très-mal.
Et il retomba dans son apathie.
Rodolphe le regarda avec anxiété, il crut que l’énergie de l’indignation commençait à s’épuiser chez ce malheureux ; de même qu’à la suite de violents chagrins souvent les larmes manquent.
Voulant terminer le plus tôt possible ce triste entretien, Rodolphe dit à Louise :
— Courage, mon enfant, achevez de nous dévoiler ce tissu d’horreurs.
— Hélas ! monsieur, ce que vous avez entendu n’est rien encore… En voyant M. Ferrand auprès de moi je jetai un cri de frayeur. Je voulus fuir, il me retint de force ; je me sentais encore si faible, si appesantie, sans doute, à cause de ce breuvage dont vous m’avez parlé, que je ne pus m’échapper de ses mains. — Pourquoi te sauves-tu maintenant ? — me dit M. Ferrand d’un air étonné qui me con-