Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/223

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gna… Ah ! mon père ! — s’écria Louise en s’interrompant avec crainte — vous allez ne pas me croire… vous allez m’accuser de mensonge… et pourtant, tenez, sur le corps de ma pauvre petite sœur, je vous jure que je vous dis bien la vérité…

— Expliquez-vous — dit Rodolphe.

— Hélas ! monsieur, depuis sept mois je cherche en vain à m’expliquer à moi-même cette nuit affreuse… sans pouvoir y parvenir ; j’ai manqué perdre la raison en tâchant d’éclaircir ce mystère.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! que va-t-elle dire !… — s’écria le lapidaire, sortant de l’espèce de stupeur indifférente qui l’accablait par intermittence depuis le commencement de ce récit.

— Je m’étais, contre mon habitude, endormie sur ma chaise… — reprit Louise. — Voilà la dernière chose dont je me souviens… Avant… avant… oh ! mon père, pardon… Je vous jure que je ne suis pas coupable, pourtant…

— Je te crois !… Je te crois… mais parle !

— Je ne sais depuis combien de temps je dormais, lorsque je m’éveillai, toujours