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serve souvent au crime des vengeances surprenantes et épouvantables.

Les paroles de Rodolphe étaient, pour ainsi dire, empreintes d’un tel caractère de certitude et de conviction en parlant de cette vengeance providentielle, que Louise regarda son sauveur avec surprise, presque avec crainte.

— Continuez, mon enfant — reprit Rodolphe en s’adressant à Louise — ne nous cachez rien… cela est plus important que vous ne le pensez.

— Je commençais donc à me rassurer un peu — dit Louise — lorsqu’un soir M. Ferrand et la femme de charge sortirent chacun de leur côté. Ils ne dînèrent pas à la maison, je restai seule ; comme d’habitude, on me laissa ma ration d’eau, de pain et de vin, après avoir fermé à clef les buffets. Mon ouvrage terminé, je dînai, et puis, ayant peur toute seule dans les appartements, je remontai dans ma chambre, après avoir allumé la lampe de M. Ferrand. Quand il sortait le soir, on ne l’attendait jamais. Je me mis à travailler, et, contre mon ordinaire, peu à peu le sommeil me ga-