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— Un mal ?

— Je suis heureuse comme je suis : je connais la vie que je mène, je ne sais pas celle que je mènerais si j’étais riche. Tenez, mon voisin, quand après une bonne journée de travail je me couche le soir, que ma lumière est éteinte, et qu’à la lueur du petit peu de braise qui reste dans mon poêle je vois ma chambre bien proprette, mes rideaux, ma commode, mes chaises, mes oiseaux, ma montre, ma table chargée d’étoffes qu’on m’a confiées, et que je me dis : Enfin tout ça est à moi, je ne le dois qu’à moi… vrai, mon voisin… ces idées-là me bercent bien câlinement, allez !… et quelquefois je m’endors orgueilleuse et toujours contente. Eh bien !… je devrais mon chez moi à l’argent d’un vieux parent… que ça ne me ferait pas autant de plaisir, j’en suis sûre… Mais tenez, nous voici au Temple, avouez que c’est un superbe coup d’œil !