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— Comment ? tu ne sais pas ?… mais c’est juste, quand l’autre jour madame Mathieu est venue, tu dormais… Elle m’a donné dix diamants faux, dix cailloux du Rhin à tailler, juste de la même grosseur et de la même manière que le même nombre de pierres fines qu’elle m’apportait, celles qui sont là avec des rubis… Je n’ai jamais vu des diamants d’une plus belle eau ; ces dix pierres-là valent certainement plus de soixante mille francs.

— Et pourquoi te les fait-elle imiter en faux ?

— Une grande dame à qui ils appartiennent… une duchesse, je crois, a chargé M. Baudoin le joaillier de vendre sa parure… et de lui faire faire à la place une parure en pierres fausses. Madame Mathieu, la courtière en pierreries de M. Baudoin, m’a appris cela en m’apportant les pierres vraies, afin que je donne aux fausses la même coupe et la même forme ; madame Mathieu a chargé de la même besogne quatre autres lapidaires, car il y a quarante ou cinquante pierres à tailler… Je ne pouvais pas tout faire, cela devait être prêt ce matin, il faut à M. Baudoin le temps