Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de prison sans avoir l’air de s’amuser beaucoup ; elle était toujours triste, mais douce et charitable… Quand nous sortions ensemble, je n’avais pas encore d’ouvrage ; quand j’en ai eu, je n’ai plus bougé de chez moi ; je lui ai donné mon adresse, elle n’est pas venue me voir ; sans doute elle est occupée de son côté… C’était pour vous dire, mon voisin, que j’aimais Paris plus que tout. Aussi, quand vous le pourrez, le dimanche, vous me mènerez dîner chez le traiteur, quelquefois au spectacle… sinon, si vous n’avez pas d’argent, vous me mènerez voir les boutiques dans les beaux passages, ça m’amuse presque autant. Mais, soyez tranquille… dans nos petites parties fines je vous ferai honneur… Vous verrez comme je serai gentille avec ma jolie robe de levantine gros-bleu, que je ne mets que le dimanche ! elle me va comme un amour ; j’ai avec ça un petit bonnet garni de dentelles, avec des nœuds orange, qui ne font pas trop mal sur mes cheveux noirs, des bottines de satin turc que j’ai fait faire pour moi… un charmant châle de bourre de soie façon cachemire. Allez, allez, mon voisin, on se re-