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énorme !… par exemple, je ne me refuse rien…

— Voyez-vous, la petite gourmande…

— Ah ! mais aussi là-dedans je compte la nourriture de mes oiseaux…

— Il est certain que si vous vivez trois là-dessus, c’est moins exorbitant. Mais voyons le détail par jour… toujours pour mon instruction.

— Écoutez bien : une livre de pain, c’est quatre sous ; deux sous de lait, ça fait six ; quatre sous de légumes l’hiver, ou de fruits et de salade dans l’été ; j’adore la salade, parce que c’est, comme les légumes, propre à arranger, ça ne salit pas les mains ; voilà donc déjà dix sous ; trois sous de beurre ou d’huile et de vinaigre pour assaisonnement, treize ; une voie de belle eau claire, oh ! ça c’est mon luxe, ça me fait mes quinze sous, s’il vous plaît… Ajoutez-y par semaine deux ou trois sous de chènevis et de mouron pour régaler mes oiseaux, qui mangent ordinairement un peu de mie de pain et de lait, c’est vingt-deux à vingt-trois francs par mois, ni plus ni moins.

— Et vous ne mangez jamais de viande ?…

— Ah bien oui… de la viande !… elle coûte