Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en détrempe, comme disait papa Crétu à cause de son état.

— Et à l’avenir ? il n’y songeait pas ?

— Ah bien, oui ! l’avenir, pour nous, c’était le dimanche et le lundi ; l’été nous les passions aux barrières ; l’hiver, dans le faubourg.

— Puisque ces bonnes gens se convenaient si bien, puisqu’ils faisaient si fréquemment la noce… pourquoi ne se mariaient-ils pas ?

— Un de leurs amis leur a demandé ça une fois devant moi…

— Eh bien ?…

— Ils ont répondu : « Si nous avons un jour des enfants, à la bonne heure !… mais, pour nous deux, nous nous trouvons bien comme ça… À quoi bon nous forcer à faire ce que nous faisons de bon cœur ?… Ça serait des frais et nous n’avons pas d’argent de trop… » Mais, voyez un peu — reprit Rigolette — comme je bavarde… C’est qu’aussi, une fois que je suis sur le compte de ces braves gens, qui ont été si bons pour moi, je ne peux pas m’empêcher d’en parler longuement… Tenez, mon voisin, soyez assez gentil pour prendre mon châle sur mon lit et pour me l’attacher là, sous