ne savent pas, vois-tu, ils ne savent pas !… À leur place, nous ferions comme eux.
— Les pauvres gens sont donc meilleurs qu’eux tous, puisqu’ils s’entr’aident… Cette bonne petite mademoiselle Rigolette qui nous a si souvent veillés, moi ou les enfants, pendant nos maladies, a emmené hier Jérôme et Pierre pour partager son souper. Et son souper, ça n’est guère, une tasse de lait et du pain. À son âge on a bon appétit ; bien sûr, elle se sera privée…
— Pauvre fille ! Oui, elle est bien bonne. Et pourquoi ? parce qu’elle connaît la peine… Et comme je dis toujours : — Si les riches savaient ! si les riches savaient !
— Et cette petite dame qui est venue avant-hier d’un air si effaré nous demander si nous avions besoin de quelque chose, maintenant elle sait, celle-là, ce que c’est que des malheureux… eh bien ! elle n’est pas revenue.
— Elle reviendra peut-être ; car, malgré sa figure effrayée, elle avait l’air bien doux et bien comme il faut.
— Oh ! avec toi, dès qu’on est riche, on a