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— Comment, monseigneur ?

— Aux yeux de tous votre mari doit sembler encore plus heureux que vous… puisqu’il vous possède… Et pourtant n’est-il pas aussi bien à plaindre ? Est-il au monde une vie plus atroce que la sienne ? Ses torts envers vous sont grands… mais il en est affreusement puni ! Il vous aime comme vous méritez d’être aimée… et il sait que vous ne pouvez avoir pour lui qu’un insurmontable éloignement… Dans sa fille souffrante, maladive, il voit un reproche incessant… Ce n’est pas tout, la jalousie vient encore le torturer…

— Et que puis-je à cela, monseigneur ?… ne pas lui donner le droit d’être jaloux… soit ; mais parce que mon cœur n’appartiendra à personne, lui appartiendra-t-il davantage ? Il sait que non. Depuis l’affreuse scène que je vous ai racontée, nous vivons séparés ; mais aux yeux du monde j’ai pour lui les égards que les convenances commandent… et je n’ai dit à personne, si ce n’est à vous, monseigneur, un mot de ce fatal secret.

— Et je vous assure, madame, que si le