Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/288

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— C’est peut-être un calcul de leur part — dit Clémence.

— Je le croirais assez, et c’est dommage ; car, par exemple, si je pouvais oublier que cette madame Roland vous a nécessairement fait beaucoup de mal, je m’amuserais fort de cette invention de maturité réelle opposée à la folle jeunesse de ces étourneaux de quarante ans, qui, selon cette femme, semblent à peine sortir de page, comme auraient dit nos grands-parents.

— Du moins mon père est, je crois, heureux des illusions dont, à cette heure, ma belle-mère l’entoure.

— Et sans doute, dès à présent, punie de sa fausseté, elle subit les conséquences de son semblant d’amour passionné ; monsieur votre père l’a prise au mot, il l’entoure de solitude et d’amour… Or, permettez-moi de vous le dire, la vie de votre belle-mère doit être aussi insupportable que celle de son mari doit être heureuse ; figurez-vous l’orgueilleuse joie d’un homme de soixante ans, habitué au succès, qui se croit encore assez passionnément aimé