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Le lac de sang où vous sont apparues vos victimes… c’est le sang que vous avez versé… la lave ardente qui l’a remplacé… c’est le remords dévorant qui aurait dû vous consumer, afin qu’un jour Dieu, prenant en pitié vos longues tortures, vous appelât à lui… et vous fît goûter les douceurs ineffables du pardon. Mais il n’en sera pas ainsi… Non ! non ! ces avertissements seront inutiles… loin de vous repentir, vous regretterez chaque jour, avec d’horribles blasphèmes, le temps où vous commettiez vos crimes… Hélas ! de cette lutte continuelle entre vos ardeurs sanguinaires et l’impossibilité de les satisfaire, entre vos habitudes d’oppression féroce et la nécessité de vous soumettre à des êtres aussi faibles que cruels, il résultera pour vous un sort si affreux… si horrible !… Oh ! pauvre misérable !

Et la voix de Rodolphe s’altéra.

Et il se tut un moment, comme si l’émotion et l’effroi l’eussent empêché de continuer…

Le Maître d’école sentit ses cheveux se hérisser sur son front…